Les négociations en cours sur les régimes de retraite complémentaires des non cadres (ARRCO) et cadres (AGIRC) ont débuté le 17 février 2015 dans un climat de forte tension. Les cinq derniers rounds de négociation n’ont rien donné. La prochaine rencontre aura lieu le 16 Octobre.
L’ARRCO et l’AGIRC sont deux institutions essentielles de notre système de retraite. Elles connaissent un lourd problème de financement, aggravé depuis 2009 par la crise et par le refus patronal d’augmenter le montant des ressources allouées aux régimes.
Ces deux régimes concernent l’ensemble des salariés du privé, soit 18 millions de cotisants et 12 millions de retraités auxquels elles versent des pensions qui représentent de 30 à 70% des revenus.
C’est dans ce contexte aigu que la Cour des comptes a récemment conforté la position patronale en préconisant principalement de reculer l’âge d’ouverture des droits.
Le Medef, la CGPME et l’UPA font depuis juin dernier de la surenchère, en envoyant aux organisations syndicales cette proposition radicale : fusionner les deux régimes, limiter les pensions de réversion, et surtout pousser le plus grand nombre à partir à la retraite à 67 ans, avec de sérieux abattements dégressifs (30 à 10%) pour ceux qui s’aviseraient de partir avant.
Pour le patronat, il n’est pas question de répondre favorablement à la demande unanime des organisations syndicales d’augmenter la cotisation patronale.
La CGT, présente à la table des négociations, innove en imaginant une cotisation patronale modulée en fonction des résultats en matière d’égalité salariale.
Cette modulation aurait le mérite de récupérer des ressources supplémentaires dans les caisses des complémentaires et d’inciter les employeurs à régulariser les écarts de salaire homme-femme. Elle s’appuie sur une étude réalisée pour le régime général montrant que la résorption des 27 % de différence moyenne entre les salaires des femmes et ceux des hommes entraînerait une augmentation très importante des ressources.
La CGT propose également d’élargir l’assiette des cotisations à tous les revenus.
Le résultat de ces négociations est donc très attendu.