CONDITIONS DE TRAVAIL EN BANQUE : DANGER !

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Le schéma à l’oeuvre dans les entreprises bancaires est partout le même : rationaliser les process, optimiser les outils informatiques, le tout en diminuant les effectifs. Les prévisions sont réalisées sur la base d’objectifs financiers à atteindre, et non sur des questions de moyens de production. On arrive donc à des équations intenables. Les résultats sont  la surcharge de travail,la perte de contrôle, les injonctions contradictoires, l’absence d’informations pour bien gérer les contraintes et surtout une très faible autonomie décisionnelle…

Le courrier ci-joint d’un responsable d’agence en caisse d’épargne Rhône Alpes résonne comme un écho très inquiétant:

 

J’ai peur !

Oui j’ai peur : pour mes collègues, pour moi, pour mes responsables, pour mes clients.

Pourquoi ?

Parce que nous sommes tous épuisés ! Quel que soit le poste, je me rends compte de la pression qui nous écrase. Je ne parle pas de pression commerciale, mais du manque de temps dramatique qui nous met dans des situations de stress permanent. Le manque d’effectif en agence est maintenant systématique. 8/10 agences ont des problèmes RH.

Le pire, c’est que ce n’est plus étonnant, nous sommes résignés : même plus la force ni le temps de se battre.

Mais voilà beaucoup de collègues se retrouvent avec des problèmes de santé dus au stress. Je commence à compter les burn out autour de moi et j’ai peur.

Moi-même, qui me faisait une priorité de répondre rapidement aux clients, dans un souci de qualité : je suis tellement débordé, que j’en oublie de les rappeler et de répondre aux mails ! Et je déteste ça !

Je n’ai plus le temps de suivre mon RPM qui ne cesse de se dégrader.

Je suis à l’accueil, pendant que je participe à une webex, que je réponds au téléphone par un autre poste, tout en montant un prêt immobilier et en recevant les clients.

Je suis fatigué, épuisé. Moi qui aime mon travail, et qui me donne à fond pour les clients, je commence à ne plus vouloir venir le matin.

J’ai dû me faire arrêter une semaine, mon médecin ayant insisté car, de ses propres mots :  » vous êtes au bord du précipice, si vous ne vous reposez pas, vous allez tomber, et le temps de se relever sera très long » 

Je veux finir à une heure correcte sans être angoissé à l’idée que je vais devoir finir mes taches inachevées le lendemain entre 2 clients, avec de nouvelles demandes qui s’accumuleront au fur et à mesure de la journée.

Quand je liste les taches « incontournables » que je dois faire dans ma journée/semaine (MAD, PILCOP, RPM, EMI, Brief, HDJ, heure métier, RDV, répondre aux mails, aux réclamations… ma journée de 10h ne suffit pas !

En ajoutant les réunions qui s’accumulent, les webex* et lync au dernier moment, les comités, les formations, l’e-learning, comment faire face ?

On nous parle de digital pour gagner du temps : mais si on n’a pas le temps d’appeler ou de répondre aux clients, à quoi cela sert-il ? Si la technologie permet de vendre à distance, il faut  du temps pour cela !

 

Je me pose des questions : 

Que fera la direction quand la plupart de ses collaborateurs aura craqué ?

Et nous quel avenir ? J’ai encore 25/30 ans avant ma retraite. Je sais que je ne tiendrais jamais ce rythme…

Le remaillage va arriver, mais en attendant on nous laisse démunis sans effectif, sans renfort.

 

Comptons nous si peu ?

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