Plan stratégique BPCE : la manière forte !

Pour s’adapter à la révolution numérique qui bouleverse le secteur bancaire, BPCE a choisi la manière forte. Dans le vaste plan de transformation de sa banque de proximité, présenté mardi 21 février 2017 par François Pérol, le groupe BPCE a décidé de mener plusieurs chantiers de front.

L’emploi au sein de BPCE et le service à la clientèle dans des zones éloignées ou défavorisées sont sérieusement remis en cause !

 

Plan de fermetures d’agences :

Partant du constat que les clients se rendent moins souvent en agence, le groupe va réduire, d’ici à 2020, de plus de 5 % le nombre de ses succursales, aujourd’hui au nombre de 8 000. Il fermera donc plus de 400 agences, principalement par le biais des regroupements en zone urbaine ou périurbaine. Une stratégie qui aura inévitablement un impact sur l’emploi. Entre 2017 et 2019, un départ sur trois (retraite et turnover) ne sera pas remplacé.

Ce chiffre de 400  annoncé dans la presse est déjà atteint voir dépassé par les annonces récentes de fermeture dans 4 caisses d’épargne (CE Auvergne Limousin, Provençale et Corse, Midi Pyrénées et Provences Alpes Corse). Bien entendu, BPCE n’interdit pas aux Caisses et Banques de dépasser cet objectif !

Quid de notre territorialité, de notions de mission d’intérêt général ou de banque coopérative ?

La mise en place de nouveaux formats d’agence va s’accélérer : agences multi-sites (1 DA unique pour plusieurs sites, horaires flexibles), agences spécialisées, agences collaboratives (open space). BPCE a pour ambition de donner la priorité au conseil, renforcer l’expertise et personnaliser la relation.

Certains métiers – accueil et directeurs d’agence – diminueront sensiblement (1/3 à 2/3 des effectifs actuels). Le groupe BPCE a pris la décision d’augmenter de plus de 50 % le nombre de ses conseillers spécialisés (avec quel accompagnement ?).

Pas de panique : une négociation GPEC de groupe va débuter en juin…avec la CFDT, la CFE-CGC et l’UNSA !

 

Recourir au traitement des données…

En contrepartie, le groupe fait « une promesse de proximité dans un monde digital ». L’objectif est de conserver la fidélité de clients conditionnés par le numérique, habitués aux services immédiatement disponibles, dans un monde où les services financiers ne sont plus l’apanage des banques.

BPCE veut ainsi porter la part de ses ventes à distance de 11 % à 40 % en 2020, en généralisant la souscription digitale (ouverture d’un compte bancaire en quelques minutes, initier la vente d’un crédit immobilier sur le Web…), tout en musclant le conseil aux clients.

BPCE souhaite recourir au traitement des données dont elle dispose sur sa clientèle, dans une approche de type « Big data ».

 

Un lourd programme d’économies ! 

Pour mener à bien ce projet, gourmand en investissements, le groupe mutualiste va engager en parallèle un programme d’économies, qui se traduira par une réduction de coûts de 1 milliard d’euros en année pleine à fin 2020 dont 750 millions€ pour la période 2018-2020.

Cela sera possible :

– Pour 36% grâce à la rationalisation des structures et IT

– Pour 32% grâce à la transformation du modèle de relation

– Pour 32% grâce à l’immobilier et les achats

 

  1. Rationalisation des structures :
  • Simplification des process

Au niveau de la simplification des process, 3 priorités en 2017 : fiduciaire (filière sous traitée), crédit immobilier et succession. Le process pour le crédit immobilier va être revu de bout en bout. Par exemple, les clients pourront disposer d’un espace numérique partagé avec son conseiller pour y déposer toutes les pièces.

  • Poursuite de la rationalisation de l’informatique en particulier de l’édition.

 

  1. Transformer le modèle de relation :

Toute la transformation de la banque de proximité repose sur le digital. Plus de 1 000 collaborateurs ont ainsi été entièrement affectés à sa transformation numérique et un budget de 750 millions d’euros sur quatre ans est prévu pour investir dans des fintech en partenariat avec des fonds de capital-risque, développer des applications clients, explorer les possibilités offertes par le traitement de la « data » et accompagner le développement de la banque numérique et collaborative Fidor.

Ce sera aux clients de faire, grâce au développement d’outils d’interface « simple » (selfcare) et l’assistance virtuelle. Ainsi, la souscription digitale sera développée sur le web : ouverture d’un CAV, crédit immobilier, crédits équipement (déblocage instantané par le client), assurance IARD et crédit conso…

 

  1. Gestion immobilière performante :

Les fusions entre Banques populaires ou entre Caisses d’épargne sont au programme !

François Pérol, le président du directoire du groupe, n’a pas la main sur ce dossier puisqu’il revient aux banques régionales d’en décider. Mais il leur a fixé un objectif : qu’il n’y ait plus que 12 Banques populaires (contre 15 aujourd’hui) et 14 Caisses d’épargne (17 aujourd’hui) à l’horizon 2020, leurs frontières devant être « en cohérence avec la nouvelle carte des régions ».

Cette stratégie numérique pourrait entraîner de fortes baisses d’effectifs dans les caisses comme dans les banques dans les prochaines années aussi bien dans les fonctions siège bien sûr mais aussi réseau.

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